Voila le dernier bouqin dque je sui en train de lire (bientôt fini )



Du roman fantastique au thriller politique

Le livre débute, l’atmosphère est anormalement lourde, déjà pleine de mystère. Yael vit seule, travail chez un taxidermiste, son père est parti faire un trekking en Inde, sa mère est morte dans des conditions étranges, accidentelles dirons-nous. Et puis il y a cet appartement hérité des parents, duplex réalisé par un architecte urbaniste unique en son genre. Et pour cause ! Le sol de cette pièce est une dalle de verre au travers de laquelle on peut voir les tourbillons lugubres des égouts de Paris.

Alors quand notre chère héroïne voit des ombres apparaître dans ses miroirs et des textes s’écrire tout seul sur l’écran de son ordinateur, on se dit que Chattam nous conduit tout droit vers l’étrange et le fantastique.
Mais à mesure que l’action se déroule, la confusion s’instaure. Ces phénomènes, paranormaux, en ont de moins en moins l’allure. D’ailleurs, ç’en devient une évidence pour Yael : des tueurs sont à ses trousses. Mais heureusement, elle n’est pas seule dans cette aventure. Au passage, elle a su s’enticher d’un journaliste indépendant dévoué corps et âme à l’aider. De Paris à New York, en passant par Genève, notre duo va poursuivre sa quête de vérité dans un chemin tracé en pointillé par leurs ombres et découvrir les rouages et engrenage d’un monde tout en reflets et miroirs.

Un livre aux allures de Best Seller Américain.

Le roman, sur les modèles de trop nombreux best-sellers américains, pâtie cependant d’une facilité de clichés et de trop nombreux stéréotype. Tout se déroule dans le sens d’une action qui ne peut avoir qu’une fin précise. Dirigé, orchestré, l’imaginaire n’est stimulé que par des scories de séquences filmiques caricaturales. Le récit, prévisible dans son déroulement, se fragmente en de courts chapitres aux techniques récurrentes dans leur construction.

Si l’histoire racontée n’est pas moins bonne que celle d’un futur « film made in US prochainement sur vos écrans », Maxime Chattam déçoit par contre beaucoup plus dans l’état d’esprit qu’il a à aborder l’écriture : « C'est dix fois plus parlant dans l'esprit populaire de situer une histoire fantastique, un thriller ou une histoire d'amour féerique à New York qu'à Maubeuge. » Dommage de tant déprécier le pouvoir des mots. L’art et la manière de les agencer n’est-il pourtant pas le propre de l’écrivain.

La force des mots, l’auteur l’avouant lui-même, est donc absente de l’oeuvre. Mais il semble le savoir : le choc d’une imagerie collective rabâché à longueurs d’années par un certain cinéma y suppléait.

Maxime Chattam sait donc raconter une histoire. Ecrire est une autre histoire.

La théorie du complot : forcément passionnante, inévitablement troublante.

Ce qui reste véritablement accrocheur dans ce roman n’est autre que son thème gravitant autour des théories du complot. La documentation abonde dans le livre. Des paragraphes entiers parsèment le roman, véritables chapitres intercalés en la figure d’extraits d’un blog. Celui de Kamel Nasir, fils d’ambassadeur et paranoïaque convaincu, passant son existence à l’animer et à tenter de démasquer le complot mondial qui ne cesse de gonfler.
Roman en chassé croisé, les extraits du blog nous en dise toujours plus sur les stratégies politiques, économiques et militaires de la plus grande des puissances, à mesure que Yael et Thomas avance dans leur quête d’une vérité ayant très à l’Histoire.

Une toile de fond contemporaine revue et corrigée sous l’angle du mystère

Le 11 septembre 2001 se rapproche fatalement, les révélations véritables d’un fictif Kamel Nassir se mêlent à ce thriller et se fondent en une troublante conclusion. La passerelle entre fiction et « réalité » nous est offerte, reste au lecteur de choisir de la franchir ou non. Le phénomène s’était produit lorsque Dan Brown avait écrit son Da Vinci Code. Chattam saura-t-il créer la même émulation ? Mais revenons en aux Arcanes du Chaos…
L’originalité réside dans le traitement de cet événement. Car ici, on est bien loin du complot mené de front par des terroristes islamistes. Seul Kamel Nasir donne d’ailleurs un écho à ce que Bush Jr nomma « Axe du mal ». Mais, paradoxe volontaire (?), lui seul traque les assassins qui se cache « de l’autre côté du miroir », dans l’ombre…

Alors bien sûr, Chattam ne nous aura pas servi de grande littérature, seule la confusion qui fait naître la paranoïa se dilate, étrangement, à l’image d’une traînée de poudre qu’un billet de 100 dollars eut fait mine de prédire…


Donc un bon