Les autorités espagnoles ont lancé des averstissements et annoncé des mesures policières à l'approche d'une "macro-beuverie" de rue estudiantine convoquée pour ce vendredi par internet et SMS dans une vingtaine de villes du pays.

La ministre espagnole de la Santé et à la Consommation, Elena Salgado, a tenté jeudi de dissuader les buveurs en déclarant que "boire de l'alcool est très mauvais pour la santé", et a rappelé que la vente d'alcool aux mineurs était interdite.

Ce vendredi à Madrid, Valence, Barcelone, Grenade, Malaga, Salamanque, Murcie, Saragosse... l'idée sera de faire mieux que les étudiants de Séville qui s'étaient rassemblés à 5.000 le 16 février dernier pour boire jusqu'au bout de la nuit, suivant la mode espagnole du "botellon".

Les étudiants de Grenade ont été les premiers à lancer l'idée de battre le record, puis l'invitation s'est répandue dans toute l'Espagne grâce à des messages envoyés par téléphone portable ou internet.

"Les Sévillans passent à la télé et pas nous ? Ouvre bien les yeux et aiguise ta mémoire parce que tu l'as devant toi, le +MACROBOTELLON+ internaute, 17 mars vendredi au Faro de la Moncloa (...) Quel sera celui qui fera le plus de bruit, celui de Séville ou Madrid ?", invite un des mails envoyés pour la beuverie de Madrid.

Certains justifient la fête par le prix trop élevé de l'alcool dans les bars. Lors du +botellon+, les buveurs s'arment de verres en plastique, de bouteilles d'alcool fort et de sodas, afin de se servir dans la rue des cocktails à bas prix.

A Madrid, où ces rassemblements sont interdits depuis 2002, le directeur de l'agence antidrogue, Manuel Molina, a rappelé que les personnes prises en flagrant délit de consommation d'alcool dans la rue risquent une amende de 300 euros.

A Barcelone, les autorités monteront un dispositif "similaire à celui de fin d'année", avec 350 agents déployés dans le centre.

A Léon, la police ramènera chez eux les mineurs surpris dans la rue en train de consommer de l'alcool.

Près de 50% des Espagnols entre 14 et 18 ans boivent de l'alcool régulièrement, et 12,3% sont considérés comme "buveurs à risque", selon le Plan national sur les Drogues.